L'onde de choc des accidents de la route
Enquête IFOP
L'Institut Français d'Opinion Publique vient de publier les résultats d'une enquête relative à l'impact des accidents de la circulation sur les proches de la victime. Si les personnes décédées à l'occasion d'un accident de la voie publique se comptent en milliers chaque année (3 464 en 2015), les blessés en dizaines de milliers (73 048 dont 26 635 blessés hospitalisés en 2014 : source Direction de la sécurité et de la circulation routières), le nombre de victimes par ricochet est nécessairement bien plus important.
Environ un français sur deux est proche d’une personne victime d’accident de la circulation
Jusqu'à présent, aucun recensement ni évaluation précise n'avait été effectué à ce sujet. L’étude de l’IFOP démontre désormais que 47% des Français connaissent un proche « qui a déjà été touché par un accident de la route ».
Or, l’accident dont le proche a été victime est considéré comme « grave » par 64% de ces personnes, dont encore un tiers estime même l’accident comme étant « très grave ».
Les résultats de l’étude apparaissent d’autant moins surprenants, finalement, que 36% des Français déclarent avoir déjà été victime d’un tel accident.
Des conséquences parfois très lourdes pour les proches
Bien entendu, en cas de décès, l’impact est terrible pour les proches. Victimes indirectes ou dites « par ricochet », subissent, tout d’abord un préjudice moral indéniable. On parle de préjudice d’affection. Mais elles endurent parfois également un préjudice économique, du fait des pertes de revenus que la victime décédée apportait au foyer, au conjoint, aux enfants ou parents survivants.
En cas de dommages corporels importants, de blessures graves, les conséquences pour les proches peuvent être tout aussi dramatiques. Assistance quotidienne de la victime qui n’est plus en mesure de prendre soin d’elle-même, préjudice professionnel, perte de la qualité de vie et, là encore, le préjudice moral indéniable d’être témoin, chaque jour, des souffrances d’un proche. Pourtant, ces victimes par ricochet sont trop souvent oubliées, ignorées. La peine est d’autant plus difficile à supporter.
Indemnisation des victimes indirectes.
Il faut savoir que les proches des victimes directes, qu’elles soient décédées ou gravement blessées, ont un droit à l’indemnisation de leurs propres préjudices. La pratique est surtout répandue en matière de préjudices lourds des victimes directes. Pourtant, il ne faut jamais hésiter à en parler. La reconnaissance d’un statut de victime indirecte est déjà une étape importante en soi.
L’enquête de l’IFOP, qui s’intéresse aux aspects sociaux et psychologiques subis par l'entourage démontre effectivement que l’onde de choc ne doit pas être sous-estimée.